Le management aux États-Unis : Quelles différences ?

By Alexis Meret

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France, États-Unis : ces deux pays possèdent un système de management différent. Aucun des deux n’est parfait, et aucun n’est à préconiser au détriment de l’autre. Ils possèdent tous les deux leurs limites. En revanche il est nécessaire de connaitre ces différences pour s'adapter lors d'échanges interculturels

1) Responsable, la triple casquette du management

Le responsable américain a trois fonctions dans l’entreprise :

  • Management, il dirige une équipe avec un budget et des objectifs;
  • Leader, il mobilise ses équipes vers la réalisation des objectifs;
  • Coach, il développe les compétences de ses collaborateurs et accompagne ceux-ci dans l’avancement de leur carrière.

Le responsable est avant tout le décideur. Après une phase de discussion et de confrontation d’idées où les divergences sont encouragées, une décision est prise par le manager, à laquelle il faut se tenir, car aux États-Unis le jugement se fait au résultat. Cependant, dans un système construit sur la délégation, ce n’est pas le rôle de celui-ci de donner des instructions : en effet l’autonomie et la responsabilité des cadres englobent implicitement les ordres. En revanche à la différence de beaucoup d’entreprises françaises, les entreprises américaines se focalisent plus facilement sur le court-terme, le système de reporting étant trimestriel plutôt qu’annuel.

2) La positivité : Maître mot du management

Les entreprises américaines sont très souvent animées d’une positivité débordante et utilisent des mots comme « Awesome », « Amazing », « Unbelievable » (« Génial », « Exceptionnel »,      « Incroyable ») pour des faits qui pourraient paraître banals ou même prêter à sourire en France. Mais la positivité qui en découle impacte tout un groupe, aussi bien les employés que le manager ou le client. Cela se ressent dans les résultats de l’entreprise. C’est comme le bonheur, c’est contagieux alors soyez enthousiaste et évitez le pessimisme, le défaitisme et le cynisme ! Oubliez par exemple le mot « problème » pour le remplacer par un terme moins négatif comme « question ».

3) La loi du client roi

Cette positivité est présente partout dans les entreprises mais plus particulièrement dans le service client. Celui-ci est au coeur de toutes les entreprises américaines et c’est une des raisons de la présence de 9 sociétés américaines parmi les 10 marques les plus puissantes au monde selon le classement du magazine Forbes.

L'expérience du service est tout aussi important pour eux que le service ou le produit lui-même, afin de placer le client au coeur de l’offre.

Si les grandes marques américaines comme Apple et Google ont su s'imposer c'est grâce à la philosophie suivante : « Le client a toujours raison ». Chez Amazon par exemple, si le client se plaint de ne pas avoir reçu son colis, l'entreprise lui en envoie un autre immédiatement, sans poser de questions.

Là où les firmes américaines vont privilégier l’expérience du client en mettant en avant des délais imbattables, les entreprises françaises accentueront leurs efforts sur la qualité finale du produit. Comme l’explique Shep Hyken, expert de la relation client chez American Airlines : « Ceci est principalement la conséquence des cultures différentes, il y a des cultures où c'est à l'inverse le client qui doit faire le premier pas ».

"Le management, ce n'est pas un art, c'est une discipline"

- Noël Goutard

4) Le tutoiement, l’art de d'améliorer le management

Cette bonne humeur contagieuse est le plus souvent associée à un élément important du management aux États-Unis : le tutoiement. « Tu », « Vous » deux mots français pour un même « You » en Amérique. Cela permet de créer des liens beaucoup plus facilement dans les entreprises, mais aussi avec les clients. Aux États-Unis, le rapport à la hiérarchie est moins formel qu’en France : les Américains, tous niveaux hiérarchiques confondus, s’appellent par leurs prénoms, utilise même parfois des surnoms, et il n’est pas rare que le manager invite son équipe chez lui ou même qu’il accompagne ses collaborateurs dans un bar en fin de journée.

Dans le monde du management français, la tendance n'est pas à aller à l'encontre des supérieurs. Au contraire, les Français estiment que quelqu'un qui a un statut de chef est légitime, et qu'il l'a mérité.Il est très fréquent que les salles de réunion soient conçues uniquement pour les supérieurs. L’ensemble de ces règles permet aux entreprises françaises d’éviter toutes les remises en question possible du décideur et pour garantir une unité derrière celui-ci.

5) L’art du « Oui » et du « Non »

La communication américaine est explicite et souvent au premier degré :  un « Yes » veut dire « Yes », et un « No » veut dire « No ». Les faits, très souvent chiffrés, prennent le pas sur les intuitions et les convictions.

A l’inverse des États-Unis où une communication trop indirecte sera souvent interprétée comme de l’indécision ou la volonté de dissimuler quelque chose, la communication française est souvent nuancée. Un français se braque devant des mots bruts car la subtilité est la règle. En effet en France, on parle :

  • D’efficacité là où les Américains parlent de productivité.
  • D’acquérir son indépendance là où les Américains parlent de gagner de l’argent.
  • De bien-être là où les Américains parlent de bonheur.
  • D’une entreprise qui crée de l’emploi là où les Américains parlent d’une entreprise qui réussit.

En revanche, attention à ne pas se méprendre, être franc et direct ne veut pas pour autant dire être cassant et brusque car positif ou négatif un feedback est toujours attendu. C’est dans cette optique que la règle de subtilité française permet d’éviter un ton trop sec qui pourrait démotiver l’employé et devenir problématique en terme de management.

6) Le recrutement, processus accéléré

Il n’est pas rare en France que la procédure de recrutement prenne du temps à se mettre en place, ainsi qu’à se concrétiser à cause des nombreuses étapes : postuler en ligne, coup de téléphone, premier, puis second entretien, voire troisième entretien. Ceci est un parcours courant pour un candidat français afin d’éviter les erreurs de casting et d’assurer la rentabilité du futur employé.

Au pays de l’Oncle Sam, le processus de recrutement est différent. Celui-ci est extrêmement accéléré en raison du droit du travail et du marché de l’emploi. Les préavis étant de deux semaines seulement, la couverture chômage étant réduite au minimum, et le marché tendu, les séquences de recrutement sont très rapides.

De plus, lors de ces sessions de recrutement il n’est pas rare d’entendre des questions sur l'échec. « Quels sont vos précédent échecs dans votre vie et qu’en avez vous tiré comme leçons ?  ». En effet les américains considèrent un échec comme une expérience, et quelque chose qui peut être profitable car l’objectif est d’apprendre de ses erreurs.

7) La personnalisation plutôt que l’uniformisation

La formation d’un nouvel arrivant dans une entreprise s’effectue de deux façons bien distinctes dans les deux pays. En effet, là où une entreprise française mettra en place un programme commun à tous afin que chacun dispose des mêmes fondamentaux, le manager américain aura tendance à proposer des sessions personnalisées et des cas pratiques directement sur le terrain. Pour ce faire un coach est délégué au sein de l'entreprise pour accompagner « le petit nouveau » dans cette période de transition, jusqu'à son autonomie totale.

"Diriger et apprendre ne sont pas dissociables"

-  John Fiztgerald Kennedy

8) La force de l’individu

Un terme revient souvent en France : « Solidarité ». Cela signifie qu’il est nécessaire dans les entreprises françaises d’agir de concert afin de s’entraider et de se protéger les uns les autres. Comme le prouve la devise française « Liberté, Égalité, Fraternité », le groupe est plus fort que l’individu seul. À l’inverse de la France, les États-Unis mettent en avant l’individu et la façon dont celui-ci peut changer les choses. En effet à leurs yeux les actions individuelles peuvent faire la différence.

En conclusion

   Les deux méthodes de management sont sensiblement différentes. Pour autant y a-t-il un modèle à privilégier par rapport à l’autre ? Non car cela serait inévitablement « au détriment » de l’autre. Or, tout n’est pas à prendre dans le modèle de management américain comme dans le modèle de management français. En effet, aux États-Unis on prône une conversation franche et directe, imbibée de positivité qui privilégie le rapprochement entre les niveaux hiérarchiques. Cela peut engendrer des soucis de hiérarchie par la suite, que les entreprises françaises évitent avec la règle de la subtilité, mais au détriment de ce rapprochement inexistant.

     En France, celui-ci peut paraître long et contraignant mais il est gage d’une certaine efficacité, pour obtenir des résultats à long terme. En revanche, dans les entreprises américaines les recrutements peuvent être très rapides car un responsable est jugé au résultat, et souvent dans des délais qui peuvent être plus courts. Cela peut donc amener à des licenciements plus faciles.

     Chaque management possède ses avantages comme ses inconvénients mais il est certain qu’actuellement le management américain a la côte. Il est principalement mis en valeur par toutes les start up françaises qui s’implantent dans la Silicon Valley, ou par les entreprises américaines s’implantant en France.

La solution pourrait être un consensus entre ces deux systèmes de management, comme le prouve la réussite actuelle de beaucoup de start up françaises et américaines.

Les Français veulent savoir pourquoi. Les Américains veulent savoir comment.

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